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renouveautao

5 mars 2007

L'archer

n0589

L'archer Yi est assez adroit pour atteindre une cible minuscule, mais il ne sait pas se protéger contre les flatteurs. Le saint est habile en ce qui concerne le ciel, mais il est maladroit vis-à-vis des hommes. Seul l'homme parfait est capable des deux. Seul le ver sait être tout à fait ver parce que lui seul garde sa nature céleste. L'homme parfait rejette le ciel d'un autre. Moi-même je ne sais si je suis ciel ou homme

Si un oiseau passe devant l'archer Yi, celui-ci l'atteindra obligatoirement, car il en a la capacité. Si l'on considère l'univers comme une cage, aucun oiseau ne trouve où s'en échapper.

Un homme amputé d'une jambe ne s'orne plus, parce qu'il se moque du blâme ou de la louange.

Un forçat n'a plus peur sur un point élevé parce qu'il se désintéresse de la vie et de la mort.

Celui qui n'a aucune honte de recommencer son exercice, oublie les hommes. Celui qui oublie les hommes est un homme du ciel  : S'il est vénéré il n'en sera pas joyeux; s'il est insulté il n'en sera pas fâché. Seul celui qui participe à l'harmonie du ciel peut arriver à cet état d'âme.

Qui est au-dessus de toute colère ne sera jamais en colère, car sa colère découle de la non-colère;

Qui est au-dessus de toute action humaine n'agira plus, car ses actes émanent du non-agir

Qui veut être calme règle sa respiration;

qui veut être inspiré suit son cœur;

qui veut agir juste n'agit que par nécessité; telle est la voie du saint.

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3 mars 2007

La grenouille

Vous vous efforcez de déchiffrer la vérité par l'analyse et la dialectique. Vos moyens d'aborder la vérité sont à l'image de celui qui voudrait observer le ciel à travers un tube ou viser la terre à l'aide d'une alène. Cela n'est-il pas mesquin?

Le prince Meou s'adossa à son accoudoir, poussa un grand soupir, leva les yeux vers le ciel, dit en riant: « N'avez-vous pas entendu l'anecdote suivante? Une petite grenouille habi­tant dans un puits effondré dit un jour à une grande tortue de la Mer orientale: "Combien je suis heureuse! Je peux sortir de mon puits pour sautiller sur la margelle; je peux y rentrer pour me reposer dans les brèches de la paroi de brique. Si je nage dans l'eau, celle-ci reçoit mes aisselles et soutient mon menton; si je tombe dans la vase, celle-ci recouvre mes pattes et fait disparaître mes chevilles. Si je regarde derrière moi les larves, les crabes et les têtards, il me semble qu'aucun d'eux n'est aussi heureux que moi. A vrai dire, celui qui possède le mono­pole d'un creux d'eau et circule librement dans un puits effondré n'est-il pas au comble du bonheur? Pourquoi n'entrez-vous pas un instant dans mon puits pour le visiter?"

« Lorsqu'elle voulut mettre sa patte gauche dans le puits, la grande tortue de la Mer orientale sentit que son genou droit le remplissait déjà; elle le retira alors en reculant et dit à la grenouille : "Mille stades ne suffisent pas à figurer l'étendue de la mer; mille toises ne suffisent pas à sonder sa profondeur. Au temps du grand Yu, l'inondation régna neuf années sur dix et le niveau des eaux de la mer n'en fut point élevé. Au temps du souverain T'ang, la sécheresse régna sept années sur huit, et les côtes de la mer n'en furent point reculées, Je m’efforce de demeurer toujours invariable à travers la vicissitude des événements, voila ma plus grande joie, pour moi, tortue de la Mer orientale,"

A ces mots, la petite grenouille du puits effondré fut stu­péfaite, se replia sur elle-même et perdit sa joie de vivre habituelle.

TCHOUANG-TSEU

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28 février 2007

Principes

- Mais alors, demanda le seigneur du Fleuve, qu'y a-t-il donc de si précieux dans le Tao?

Qui connaît le Tao, répondit Dauphin, de la mer du Nord, comprend nécessairement l'ordre de l'univers;

Qui comprend l'ordre de l’univers sait évaluer les circonstances;

Qui sait évaluer les circonstances échappe au mal que pourraient lui faire les choses extérieures.

L'homme de vertu parfaite ne peut être brûlé par le feu, noyé par les eaux, affecté par le froid ni par la chaleur, mis à mal par les ennemis, et les animaux sau­vages.

Ce n'est pas dire qu’il brave à la légère ces maux du monde, c'est qu'il discerne la sécurité et le danger, garde son sang-froid devant le malheur et le bonheur, fait son choix avec prudence, et qu'ainsi prévenu, rien au monde ne peut lui faire de mal.

C'est ainsi qu'on découvre que le ciel existe au-dedans de nous,

La vertu humaine contenue dans le Tao ne peut être parfaitement saisie. La parole humaine ne peut traduire adéquatement l’inconnaissable.

L'homme existe par lui-même et la vertu repose sur le ciel.

Qui connaît l'acte de l'homme prend le ciel comme base et trouve sa place dans la vertu,

Celui-là peut avancer et reculer, se plier et s'étendre parce qu'il fait retour à l'essentiel et ne recherche que l’essentiel.

  Mais qu'est-ce que le ciel ?

Qu'est-ce que l'homme? » demanda le seigneur du Fleuve.

Dauphin, de la mer du Nord, lui répondit: «  La nature a donné au bœuf et au cheval quatre pieds, voilà le ciel; on place un mors dans la bouche du cheval et l'on passe un anneau dans les narines du bœuf, voilà l'homme.

C'est pourquoi il est dit :

Ne pas détruire le céleste par l'humain;

Ne pas détruire l'ordre naturel par l'action humaine.

Ne pas sacrifier son bien propre pour une gloire passagère;

Il suffit d’obser­ver tout cela et ne s'en écarter jamais,

On fait ainsi retour à la vérité naturelle et l’on vit le Tao. »

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26 février 2007

poème

LES PAS

Tes pas, enfants de mon silence,

Saintement, lentement placés,

Vers le lit de ma vigilance

Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,

Qu'ils sont doux, tes pas retenus!

Dieux !... tous les dons que je devine

Viennent à moi sur ces pieds nus!

Si, de tes lèvres avancées,

Tu prépares pour l'apaiser,

A l'habitant de mes pensées

La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,

Douceur d'être et de n'être pas,

Car j'ai vécu de vous attendre,

Et mon cœur n'était que vos pas.

PAUL VALERY

27 novembre 2006

La vertu mystérieuse

Maintenir le corps et l'âme dans l'unité, pour qu'ils ne puissent se séparer.

Contenir la force vitale et la rendre docile, afin de devenir simple comme le nouveau-né;

Simplifier son existence en s'abstenant de se prendre la tête avec les choses incompréhensibles.

Aimer l’autre, afin de pouvoir accepter ce qui vient de lui sans réagir, dans la pauvreté comme dans l’opulence.

Pouvoir être nu, pour un homme comme pour une femme, inondé de lumière de tous côtés,

Accepter son corps tel qu’il est, dans son ignorance ou sa sagesse; dans son illusoire beauté ou sa laideur.

Produire sans s'approprier; donner aux quatre vents; diriger sans asservir.

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23 novembre 2006

le livre de la vérité et de la vie

Lan_Caihe

Celui qui sait ne parle pas; celui qui parle ne sait pas.

Clore sa bouche, mais ouvrir son sexe.

Accueillir  avec ardeur, se dégager des liens aliénants,

Harmoniser sa lumière, accepter l’autre,

Cela s'ap­pelle la mystérieuse union.

On ne peut l'obtenir et avoir des préférences;

On ne peut l'obtenir et faire des différences;

On ne peut l'obtenir et réaliser des profits;

On ne peut l'obtenir et léser autrui;

On ne peut l'obtenir en appréciant ceci, et en méprisant cela.

C'est pourquoi elle est, ce qu'il y a, de plus précieux au monde.

17 novembre 2006

A deux

L'Un crée le Deux,

Les deux créent le troisième

Tous les êtres sont nés de la Femme

Le mâle et la femelle oeuvrant en harmonie

Les contraires se rencontrent

pour une véritable union

Dont les possibles sont infinis

16 novembre 2006

Une bouteille à la mer

Bon, c'est décidé je me lance sur Internet pour faire partager mes efforts vers le taoïsme.

Poème de l'Immortelle

Certains rêvent du chemin des nuages. Il n'en existe nulle trace. Il passe sur les hauts pics escarpés, sur les torrents aux dragons mugissants. L’herbe verdoie ici et là.Le soleil parcourt le ciel d'Est en Ouest et bien au-delà.Vous vouliez connaître le chemin des nuages?

C'est partout dans l'espace.

Les hommes naissent aujourd'hui pour, tôt ou tard, mourir.

Hier, moins de trente ans, souffle puissant, muscles vigoureux,

Les voilà, plus de soixante-dix ans, épuisés de douleurs et de chagrin.

Comme la fleur de printemps, épanouie à l'aurore, flétrie au crépuscule.

On voudrait suivre le Tao. Mais le Tao s'obtient par soi-même :

Il suffit de clore la porte aux visites importunes,

Mais être prêt à accueillir les génies,

Approfondir les secrets subtils, à la lueur de la lune,

Scruter les raisons profondes jusqu'à l'aube.

Dix mille fois on en perd la trace.

Ainsi on parvient au Tao.

Je ris de tout le passé. Je ris tout autant de l'avenir.

Rions ensemble, sans jamais nous arrêter,

r Jusqu'aux confins de l'Est, jusqu'à l'extrémité de l'Ouest.

Lan Cai He, in la Voie du bambou, par Yen Chan

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